Cryptococcose chez les patients non VIH : quatre nouvelles observations sur sarcoïdose, polyarthrite rhumatoïde, cirrhose hépatique et transplantation rénale - 16/06/16
Résumé |
Introduction |
La cryptococcose, mycose à caractère opportuniste, affecte particulièrement les sujets infectés par le VIH mais peut survenir plus rarement sur d’autres terrains d’immunodépression. Ici, nous rapportons quatre nouvelles observations d’infection cryptococcique chez des patients algériens immunodéprimés (VIH-) atteints de sarcoïdose (cas n°1), de polyarthrite rhumatoïde (cas n°2), de cirrhose hépatique post hépatitique à HCV(cas n°3) et un transplanté rénal (cas n°4). L’objectif est de préciser les circonstances de découverte, le diagnostic et les modalités thérapeutiques et évolutives des cas.
Matériels et Méthodes |
Quatre patients diagnostiqués au laboratoire de parasitologie-mycologie du CHU Mustapha d’Alger (juin-novembre 2015). Tous les patients ont bénéficié d’un examen mycologique (direct et culture) et d’une recherche d’antigène cryptococcique sur les liquides biologiques (Pastorex Cryptococcus).
Résultats |
Les quatre patients sont des adultes avec une moyenne d’âge de 51ans et tous de sexe masculin. Ils présentaient tous au moment de l’infection des facteurs d’immunodépression : le patient (cas1) était sous corticothérapie (prednisone à 40mg/j) pour le traitement de sa sarcoïdose et présentait en parallèle une lymphopénie (CD4=96/mm3). Le patient (cas2) était sous méthotrexate et corticothérapie pour la prise en charge de sa polyarthrite rhumatoïde. Le patient (cas 3) présentait une cirrhose hépatique en décompensation, CD4=160/mm3 et le patient (cas4) était sous traitements immunosuppresseurs pour le maintien du greffon.
Sur le plan clinique, la cryptococcose s’est manifestée chez les quatre patients par un syndrome neuro-méningé associé à des lésions cutanées multiples pour le patient transplanté rénal (cas4).
Au laboratoire, les prélèvements biologiques analysés étaient : LCR et sérums pour les quatre patients et urines (cas1, 3 et 4), hémocultures (cas 3 et 4), liquide d’ascite (cas 3), sérosités cutanées (cas4), biopsies cutanées (cas4) et crachats (cas4) pour certains.
Les LCR reçus étaient d’aspect clair. Les perturbations retrouvées après analyse biochimique étaient essentiellement hypoglucorachie et hyperprotéinorachie.
L’examen direct coloré à l’encre de chine dilué a permis la mise en évidence des levures auréolées d’un halo clair correspondant à la capsule de Cryptococcus sp. dans tous les prélèvements de LCR, de crachats (cas4) et cutanés (cas 4). La coloration au méthanol-Giemsa des appositions cutanées (cas4) a permis la visualisation en négatif de la capsule des levures.
La culture des prélèvements sur Sabouraud-chloramphénicol incubé à 37°C a permis l’obtention de colonies coulantes beiges crémeuse à partir de tous les LCR, de la biopsie cutanée (cas4), des crachats (cas4) et des urines (cas3 et 4). L’espèce identifiée pour tous les patients était C. neoformans. Les souches isolées étaient sensibles in vitro aux antifongiques testés par (Fungitest). La recherche des antigènes cryptococciques était positive sur tous les sérums, les urines, les LCR et sur le liquide d’ascite.
La thérapeutique adoptée était l’amphotéricine B en monothérapie puis relais par le fluconazole pour tous les patients à l’exception du patient transplanté rénal (fluconazole isolement).
L’évolution fut fatale pour le patient cirrhotique (cas3), et favorable pour les patients (cas 2 et 4). Le patient atteint de sarcoïdose a bien répondu au traitement pour sa méningite cryptococcique mais il présente actuellement une neutropénie fébrile qui est en cours d’exploration.
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Vol 26 - N° 2
P. e19 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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